avons nous le devoir de chercher la verite
Avonsnous le devoir de chercher la vérité ? Le devoir est l'obligation morale considérée en elle-même. Le devoir moral s'impose donc de lui-même, intérieurement, à la conscience. La vérité, quant à elle, est l'adéquation entre la réalité et l'idée: elle est le fondement de l'accord universel des esprits.
Lavérité est relative, plurielle et propre à chaque sujet. La philosophie est la recherche de la vérité. Mais qu'est-ce que la vérité ? La difficulté réside dans le fait que si nous possédions la vérité, nous n'aurions pas à la chercher, mais que si nous n'avions aucune idée d'elle, nous ne pourrions nous demander ce qu'elle est. 1.
Ledevoir de chercher la vérité, et l’ayant trouvée, le devoir d’y adhérer, et de se conduire en accord avec elle. Le paragraphe 1 concluait : « que ce double devoir concerne la conscience de l’homme et l’oblige, et que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même, qui pénètre l’esprit avec autant de
Larecherche de la vérité c'est la quête du bonheur. Notre esprit doit apprécier les instants joyeux. Le bonheur est un aboutissement car notre cœur le souhaite. Seulement avec la cupidité certaines personnes ne veulent pas du bonheur des autres. Des avis faussent le nôtre. Avec ces nuisances nous avons alors un manque d'objectivité. Chercher l'objectivité ou la vérité
Cetteobligation donne sens à notre vie : direction et signification. On peut aussi concevoir le devoir en question comme une nécessité en vue d’obtenir autre chose que la vérité elle-même. L’obtention de celle-ci serait la condition sine qua non du bonheur, de la sagesse. Une voie obligée, escarpée mais bénéfique vers quelque
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Bien-aimés, j’ai la joie de partager avec vous aujourd’hui le thème ci-dessus tiré de Mt et suivants. En effet, Vous êtes la lumière du monde» dit le Seigneur. Car la lumière manifeste tout, elle brille dans la nuit. Aussi elle doit être mise en évidence, sur un pied de lampe, et non sous un boisseau qui en entraverait le rayonnement. Le boisseau peut aussi représenter les affaires de cette vie qui empêchent si souvent notre lumière de luire. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux». La lumière est toute manifestation de la vie de Dieu devant les hommes. Elle luit par des œuvres qui sont le produit de la nouvelle nature, ce que Dieu appelle des bonnes œuvres», ou œuvres justes et droites, et non seulement ce que le monde appelle des bonnes œuvres», ou œuvres charitables. Si les hommes voient ces œuvres-là, fruits de la vie divine, ils sont obligés d’en reconnaître l’origine. Soyons plus fidèles, afin que les hommes puissent attribuer à Dieu ce qu’ils voient en nous, et ainsi le glorifier. Au commencement cette lumière brillait plus vivement devant les hommes Ac Dans le règne de Christ, non seulement les hommes verront cette lumière qui aura Christ pour foyer, mais ils marcheront à son éclat Ap Car aux croyants, il suffit pour être heureux, bienheureux, d’avoir l’approbation du Seigneur. Et les joies du royaume leur sont réservées. En se tenant séparé du mal, le chrétien remplit sur la terre le rôle du sel» qui préserve de la corruption. Il est aussi et surtout lumière», responsable de faire briller les caractères moraux de Dieu devant les hommes et d’abord aux yeux de ceux qui sont dans la maison» sa propre famille. Le boisseau, récipient à mesurer, est le symbole de l’activité, le lit Luc celui de la paresse; deux extrêmes susceptibles l’un comme l’autre d’éteindre tout le rayonnement que devrait avoir un enfant de Dieu. C’est pourquoi, il ne viendrait à l’idée de personne, après avoir allumé une lampe, de la cacher sous un vase ou sous un lit. Enfants de lumière», notre raison d’être ici-bas est de faire briller bien distinctement dans les ténèbres de ce monde les vertus de Celui qui est Lumière Mt 1 P Et à l’occasion de la venue de sa mère et de ses frères, le Seigneur parle encore de ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique». Car eux seuls peuvent se prévaloir d’une relation avec Lui. Le sommeil de Jésus dans le bâteau nous le montre comme un homme fatigué par sa journée de travail. Mais, l’instant d’après, l’ordre qu’Il donne au vent et aux vagues le fait connaître comme Dieu souverain. Saisis de crainte, les disciples s’écrient Qui donc est celui-ci…?». Celui qui commande même aux vents et à l’eau» et révèle sa puissance aux disciples manquant de foi est le Fils de Dieu, le Créateur. Sa puissance aujourd’hui n’a pas changé. Mais qu’en est-il de notre foi? Ainsi ses réponses s’adressent à la conscience de ceux qui ont reçu la Parole. Dieu a allumé en eux la lumière qui doit éclairer la nuit de ce monde. À chacun de nous de veiller à ne pas cacher notre lumière qui doit éclairer la nuit de ce monde. À chacun de nous de veiller à ne pas cacher notre lumière, car nous ne répondrions pas au but pour lequel Dieu nous a fait être lumière dans le Seigneur» Ep Il vient un moment où le jour se fera sur tout ce qui aura empêché la lumière de briller; car il n’y a rien de secret qui ne deviendra manifeste, ni rien de caché qui ne se connaîtra et ne vienne en évidence». Il faut donc prendre garde comment l’on entend, car Dieu ne parle pas en vain; il faut que sa Parole porte des fruits, et plus le croyant en portera, plus il recevra car à quiconque a, il sera donné». Pour recevoir de la bénédiction, il faut pratiquer ce que l’on connaît. Mais quiconque paraît avoir quelque chose, comme les gens de la seconde et troisième catégorie, cela leur sera ôté, parce qu’ils n’ont pas la vie. C’est ce qui arrivera à la chrétienté après l’enlèvement de l’Église ce qu’elle paraît avoir, ses formes, ses prétentions, lui seront ôtées, et on la verra dans son état véritable, prête à recevoir le jugement qui l’atteindra. Les versets ci-après ont été compilés pour votre édification et regroupés pour votre meilleure compréhension. L’influence chrétienne Lampe Ps Oui, tu fais briller ma lumière; L’Éternel, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. Ps Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier. Pr Le souffle de l’homme est une lampe de l’Éternel; Il pénètre jusqu’au fond des entrailles. Mt et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 1 P Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, Enfants de lumière Lc Le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment. Car les enfants de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière. Jn Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha loin d’eux. Ep Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière! 1 Th vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres. Vies resplendissantes des saints Jb Tes jours auront plus d’éclat que le soleil à son midi, Tes ténèbres seront comme la lumière du matin, Ps Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, Et le visage ne se couvre pas de honte. Ec Qui est comme le sage, et qui connaît l’explication des choses? La sagesse d’un homme fait briller son visage, et la sévérité de sa face est changée. Dn Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice, à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. Jn Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. Ac Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Étienne, son visage leur parut comme celui d’un ange. 2 Co Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. Visages rayonnants Ex Aaron et tous les enfants d’Israël regardèrent Moïse, et voici la peau de son visage rayonnait; et ils craignaient de s’approcher de lui. Mt Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Mt Son aspect était comme l’éclair, et son vêtement blanc comme la neige. 2 Co Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fût passagère, De tout ce qui précède, souvenons-nous que le Seigneur dit à chacun Prenez garde comment vous entendez», car le jour approche où tout sera manifesté; alors que personne ne pourra recommencer pour faire mieux. C’est ici le tableau complet du caractère et de la position du résidu qui reçoit les instructions du Seigneur, la position de ce résidu telle qu’elle devait être selon les pensées de Dieu. Ceci est complet en soi, car Jésus utilise une image pour nous montrer quelles sont la place et la mission du chrétien dans le monde C’est Dieu qui a allumé en nous la flamme de la foi. Il nous a fait ce cadeau, mais pas seulement pour que nous soyons les seuls à en bénéficier, pour que les autres aussi bénéficient de cette foi La lumière est aussi transparente. Cette image montre bien que, dans son essence, la foi ne peut pas être quelque chose de caché. Elle est appelée à éclairer, à irradier et c’est ce qu’elle fera d’elle-même, si on ne la cache pas. C’est ici précisément notre témoignage de chrétien. Car suivre les pas du Christ, le chercher et l’aimer en toute transparence, face aux regards des autres, c’est ce qui permettra à Dieu d’illuminer leur vie. Il ne s’agit pas de faire de grands discours, mais de rendre visible notre amour pour le Christ dans la vie quotidienne. Nous n’avons qu’une seule vie, et notre foi n’est pas juste du domaine du privé, une attitude intérieure dont Dieu est le seul témoin, mais elle est présente dans tous les domaines de notre vie et comme telle, elle doit être visible à ceux qui vivent avec nous ou qui croisent notre vie. Nos prières vous y accompagnent tous. PRIERE D’ACCEPTATION DE JESUS-CHRIST COMME SEIGNEUR ET SAUVEUR PERSONNEL J’invite à présent toute personne qui veut devenir une nouvelle création en marchant dans la vérité, à faire avec moi la prière suivante Seigneur Jésus, j’ai longtemps marché dans les convoitises du monde en ignorant ton amour pour les humains. Je reconnais avoir péché contre toi et te demande pardon pour tous mes péchés, car aujourd’hui j’ai décidé de te donner ma vie en te prenant comme Seigneur et Sauveur personnel. Je reconnais que tu es mort à la croix du Calvaire et que tu es ressuscité des morts pour moi. Je suis maintenant sauvée et née de nouveau par la puissance du Saint-Esprit. Conduis-moi chaque jour vers la vie éternelle que tu donnes à tous ceux qui obéissent à ta Parole. Révèle-toi à moi et fortifie mon coeur et ma foi, afin que ta lumière luise dans ma vie dès maintenant. Merci, Seigneur Jésus de m’accepter dans ta famille divine, afin que je puisse aussi contempler les merveilles de ton royaume. Je vais choisir maintenant un point d’eau tout proche où me baptiser par immersion, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. A toi toute l’adoration, la puissance et la gloire, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen ! Je serais content de réagir à vos questions et commentaires éventuels, avant de partager avec vous demain “ la parabole du lis.” Que le Seigneur Jésus-Christ vous bénisse abondamment. David Feze, Serviteur de l’Éternel des armées.
Donc la question "Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?" tu peux l'aborder soit - sous l'angle religieux et métaphysique. Le devoir de l'Homme envers le divin. - sous l'angle de la connaissance, le devoir de l'Homme envers lui-même assouvir son besoin de compréhension et envers ses semblables contribuer à la recherche globale du savoir. -> Je suis d'accord, tout ça a à faire si l'on considère vérité comme absolue. Toutefois, nos connaissances sont aymptotes de cette vérité. On le la trouvera jamais vraiment/ Mais ce n'est sûrement pas "je mets un jean diesel pour m'intégrer à la société" ou sans caricaturer "je me plie à l'OPINON du plus grand nombre pour ne pas être rejeté". -> Ça, c'est si l'on considère dans le sujet le mot "vérité" comme étant relative. Donc mon sujet est juste si on considère dans l'énoncé le mot "vérité" comme étant relative. Mais alors, la vérité dans l'énoncé était absolue ou relative ? Comment peut-on savoir ? Les deux existent. Celle que l'on a étudier en classe est la relative. La différence idée vraie et absolue/opinion relative et fausse c'est un truc que tu as vu quand même. Bien sûr. J'ai bien compris. En gros pour toi si j'ai bien compris il y a un discours dominant, une pensée officielle, propres à chaque société. Et c'est ça la vérité, point barre. Dans le domaine de la justice par exemple tu ne fais aucune distinction entre le juste et le Juste. Si je fais la distinction entre les deux. Mais comment savoir dans l'énoncé si on parle de Vérité ou de vérité ?
Elève prodige, Nietzsche obtient à 25 ans un poste à l’université alors qu’il n’a pas de thèse. C’est à cette époque qu’il rencontre Wagner. Il démissionne 10 ans plus tard pour vivre en nomade en Italie, France et Bohème, période de maturation de son oeuvre. La fin de sa vie verra une descente dans la folie, dont il ne reviendra pas. Après sa mort, sa sœur Elizabeth tenta d’utiliser sa pensée pour servir ses convictions nazie. Elle publiera des notes, allant jusqu’à en réécrire des parties. Ce sera l’ouvrage posthume La volonté de puissance. La vie ne tend pas au bonheur pour Nietzsche, qui critique en cela les philosophies eudémonistes classiques. C’est que la vie est pensée ici comme une énergie. Il s’agit d’une force vitale qui pousse tout être vivant, de la bactérie à la civilisation, à étendre son pouvoir sur ce qui l’entoure, à tenter de se l’approprier, l’assimiler, le digérer pour le soumettre à sa loi. Il n’y a ici rien de moral ou d’immoral, il s’agit juste d’un état de fait la vie est comme ça, elle est volonté de puissance »[1]. La vie est donc par nature Lire la suite → La tolérance est un concept daté, né au XVIème siècle avec l’édit de tolérance » de Catherine de Médicis, qui reconnaissait le droit de culte aux protestants. La notion est donc très liée, dès son essor, au contexte des guerres de religions entre catholiques et protestants qui divisaient alors le royaume. Comme émotion positive, ce qui nous intéresse ici, elle désigne un éventail d’attitudes allant de l’effort conscient pour accepter ce qu’on n’approuve pas, jusqu’à l’accueil bienveillant de la différence quelle qu’elle soit, traduisant ainsi une ouverture d’esprit, un respect d’autrui voire une curiosité pour sa particularité. Voltaire[1] en faisait une condition incontournable du développement moral des individus, et par suite, du progrès social. En effet, la tolérance est une des conditions d’un vivre-ensemble harmonieux. C’est aussi une condition de la démocratie, puisqu’elle suppose la reconnaissance d’une équivalence en droit et en dignité de toutes les opinions. Mais toutes les opinions doivent-elles vraiment être tolérées ? Ainsi, la tolérance n’est pas sans ambiguïtés. Notons d’abord que la tolérance n’est pas l’indifférence. Se moquer de tout ou considérer que tout est équivalent n’est pas être tolérant. Lire la suite → Je vous propose cette semaine une réflexion dans le prolongement de celle ouverte il y a quelques semaines par la machine de Nozick. On y avait vu que si, comme on a tendance à le croire, l’être humain recherchait par dessus tout à être heureux, alors toute personne devrait souhaiter se brancher à la machine. Or, l’expérience de pensée soumise à un grand nombre d’individus montre qu’au contraire, très peu de gens le ferait, indiquant par là que le bonheur n’est pas nécessairement pour eux la valeur suprême. Ce qui nous mène à la question philosophique de cette semaine faut-il préférer le bonheur à la vérité ? Implicitement, la question ne semble se poser que dans des situations où elles s’excluent l’une l’autre. Ce serait bonheur ou vérité, comme si on ne pouvait avoir les deux en même temps, comme si le bonheur ne pouvait que s’accompagner du mensonge et que la vérité ne pouvait que faire notre malheur. Dans une telle situation, on peut vouloir d’abord entendre le faut-il ?» comme un doit-on ?». Nous sommes alors renvoyés à la question des devoirs, comme si chacun d’entre nous, en toutes circonstances, avait le devoir de préférer l’un à l’autre. Doit-on donc préférer la vérité au bonheur, comme s’il y avait là un devoir envers soi-même, une dignité particulière ? Doit-on au contraire préférer le bonheur à la vérité, poussés par ce qui serait un respect envers notre nature, définie alors principalement sous son aspect jouissif ? La question des devoirs envers soi-même et des contenus de ces devoirs étant déjà philosophiquement problématique, c’est à grand peine qu’on fonderait ici un devoir prioritaire envers soi-même pour l’un ou pour l’autre, pour le bonheur ou pour la vérité. Se poser la question serait alors plutôt à entendre sur le mode du conseil, comme un vaut-il mieux choisir le bonheur contre la vérité ou la vérité contre le bonheur » ? Vous l’aurez compris, ce vaut-il mieux » ne peut faire l’économie du par rapport à quoi ? ». Par rapport à mes intérêts ? Sans doute est-ce la vérité qu’il faut alors privilégier. Par rapport à mon bien-être global ? Bien malin celui qui sait dès maintenant quelle alternative lui sera la plus heureuse au final. Une vérité douloureuse mais libératrice vaut peut-être mieux qu’une illusion confortable bercée trop longtemps. Eviter un malheur présent n’est peut-être pas un bon calcul à long terme. Difficile, donc, de se prononcer sur la meilleure des deux options d’un point de vue pragmatique, y compris par rapport au bonheur lui-même. Si bonheur et vérité semblent d’abord s’exclurent, ils peuvent aussi se rejoindre par-delà le malheur présent. On aboutirait alors à un bonheur par la vérité, comme s’il s’agissait d’un chemin détourné mais plus solide à long terme. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de bonne réponse » à cette question, mais plutôt des choix et des implications. En choisissant la vérité au bonheur, je fais un choix sur la personne que je désire être. Ne pas mettre la tête dans le sable et choisir de faire face à une vérité désagréable est aussi une façon de s’assumer, d’assumer la vie avec ses dimensions déplaisantes et de se montrer responsable face au monde. On peut choisir la vérité, avec les souffrances qu’elle suppose, et en tirer, si ce n’est un bonheur en soi, au moins une certaine idée de soi-même. Se choisir responsable et malheureux plutôt qu’heureux dans l’illusion est aussi un choix rationnel qui engage l’être. Tout comme le choix inverse. En choisissant le bonheur à la vérité, j’indique que la dimension la plus importante de mon être est de jouir de la vie, quitte à en rester au niveau superficiel des choses et des relations, quitte à être un imbécile heureux ». Quitte aussi à mentir et faire souffrir ? Nous n’avons envisagé jusqu’ici que la vérité qui nous concernait, mais elle peut aussi mettre autrui en jeu. Préférer mon bonheur à la vérité pour autrui est ainsi courir le risque d’être injuste. Laisserais-je un innocent être accusé parce que c’est mieux pour moi de mentir ou de me taire ? Remarquez comment les pires dérives égoïstes peuvent découler de cette position. Et quand bonheur et vérité concernent autrui ? L’exemple le plus classique dire à une proche que sa ou son conjointe lela trompe. Quel est mon devoir prioritaire envers cette amie ? Lui dois-je d’abord le bonheur ou d’abord la vérité ? Je peux faire un choix qui engage la signification de l’être pour moi-même, mais c’est impossible de faire le choix de l’être pour autrui. C’est donc du côté de la relation elle-même qu’il faut alors chercher. On trouve chez Hegel l’idée que nous n’avons pas le devoir de tout dire à tout le monde, mais que les devoirs que nous avons les uns envers les autres dépendent de la nature et de la proximité de notre relation. Sans doute faut-il chercher là ce que je dois à autrui, et être conscient que ce que je déciderai alors de faire engagera la nature de notre relation. Et encore une fois un titre accrocheur, qui ne remplit pas ses promesses. Le bonheur par la raison » était-il donné en sous-titre, mais c’est très indirectement que l’on trouvera un quelconque rapport avec le bonheur en ces pages. C’est même à peine si on nous parle de Leibniz. Un titre plus honnête aurait été pourquoi le système de Spinoza, d’après M. Ferry, ne tient pas ». Cela dit, mis à part la déception que ressentira tout auditeur de ce CD qui espérait en apprendre sur le bonheur chez Leibniz et chez Spinoza, il restera pour les amateurs de philosophie, 1h15 de cours consacré à une certaine lecture de Spinoza plutôt agréable à écouter. Voilà a contrario, 3 CD qui tiennent leurs promesses, car c’est bien de bonheur et uniquement de bonheur que nous dissertons ici. Le premier CD est tenu par André Comte-Sponville, vous y retrouverez pour l’essentiel l’exposé qui avait fait l’objet d’un petit ouvrage Le bonheur désespérément. Le deuxième CD contient l’exposé de François Jullien, spécialiste de la pensée chinoise. Le troisième est consacré aux questions que s’adressent les deux invités. L’exposé d’André Comte-Sponville est très clair et pédagogique. Il soutient, en visitant entre autres Platon et Spinoza, que le bonheur risque fort de nous échapper tant que nous en faisons un but, et que notre chance de le retrouver est d’en faire non pas un but mais une expérience. L’exposé de François Jullien sera plus difficile d’accès si vous n’avez pas de bagage philosophique, mais il est particulièrement intéressant et vaut la peine que vous vous accrochiez un peu si besoin est. On y apprend notamment que la Chine n’a pas pensé le bonheur comme la pensée indo-européenne a pu le faire. La Chine n’a en effet pas construit d’opposition entre bonheur et malheur, elle n’a pas non plus élaboré de concepts d’âme, de corps ou de finalité, pas d’ontologie en Chine, pas de pensée de l’être, de pensée du manque ni de pensée de l’éternité. Toutes les questions fondamentales de la Grèce n’ont pas été pensées en Chine. C’est donc une vision tout à fait différente que François Jullien déroule sous nos yeux. On regrette de ne pas en apprendre plus et vous aurez sûrement, comme moi, l’envie de creuser la question. Le dernier CD est à réserver aux initiés, sautez-le sans regrets si vous vous sentez largué, le plus intéressant de l’enregistrement n’est pas là. Blaise Pascal 1623-1662 est à la fois mathématicien et moraliste. Comme mathématicien, il invente à 19 ans la pascaline » première machine à calculer, prouve la pression de l’air, invente le concept d’espérance en probabilités… Déjà rapproché de la religion chrétienne à la mort de son père, il connaît une nuit d’extase mystique le 23 novembre 1654. Dès lors, Pascal se consacre à une apologie de la religion chrétienne. Il est plus difficile de tirer une conception unifiée du bonheur chez Pascal, compte tenu du caractère fragmentaire et incomplet des Pensées. Ce qu’on peut remarquer cependant, au fil des extraits, est le caractère tragique que prend le bonheur chez Pascal. En effet, tout en disant que le bonheur est recherché par tout le monde, qu’il est le motif de toutes les actions de l’homme, jusqu’à ceux qui vont se pendre »[1], il affirme en même temps, de façon certes Lire la suite → Dès sa publication, l’expérience de pensée de Nozick a suscité de nombreux commentaires dans le monde académique. L’immense majorité des gens ne se brancheraient pas. D’abord, et c’est l’angle sous lequel la majorité des objections ont été apportées il semble que nous ayons une préférence naturelle » pour la vérité. La majorité des personnes interrogées faites l’expérience semble avoir une répugnance première pour un bonheur qui ne serait qu’illusion, même si nous n’avons pas conscience de l’illusion. Quelles explications pouvons-nous donner à cela ? Si je préfère le bonheur à la vérité, alors ce bonheur devient autocentré et stérile. Je suis heureux dans mon réservoir, certes, mais ce bonheur ne concerne que moi, ma vie ne laissera aucune trace dans le monde, je ne contribuerai au bonheur de personne ni au malheur de personne d’ailleurs, je ne participerai à aucune création, aucun débat, aucune avancée. Tout se fera sans moi. Si par contre je choisis de ne pas me brancher, alors certes ma vie ne sera pas aussi parfaite, mais elle aura un impact sur le monde. Je serai là pour mes proches, je peux changer les choses, bref, je serai en lien avec le monde et y serai un être humain responsable. C’est donc aussi entre une vie imparfaite et engagée ou une vie heureuse mais désengagée qu’on me propose de choisir. J’ajoute ici mon grain de sel au débat remarquez que l’expérience de pensée suppose qu’on vous offre la possibilité de vous brancher quand vous voulez. Ce qui signifie que le sujet est comme vous et moi, il n’a pas la connaissance de ce que sera effectivement sa vraie » vie future. Le choix est donc entre une vie heureuse à coup sûr et une vie qui reste encore à vivre et à écrire. Le choix n’est donc pas qu’entre bonheur et vérité, il est aussi entre bonheur maximal assuré et bonheur incertain mais qu’on espère pas trop mal quand même et qui surtout sera mon œuvre. Ma seule façon de me connaître, de savoir qui je suis et de quoi je suis capable, c’est de me coltiner au monde. Je risque de me faire broyer, certes, je risque le malheur, mais c’est la seule façon de répondre à la question qui suis-je ? ». Si je me branche, je ne le saurai jamais. Le choix est donc aussi entre bonheur absolu mais passif ou bonheur espéré et actif. Par conséquent, se brancher ou non signifie aussi choisir entre illusion et connaissance de soi. Au final, si le but de la vie était vraiment d’être heureux, si le bonheur, tel que nous le disaient les grecs, représentait effectivement le Souverain Bien, alors nous devrions tous choisir sans hésiter de nous brancher. Si la majorité des gens choisiraient de ne pas le faire, c’est peut-être là l’indice que le bonheur n’est finalement pas leur absolue priorité dans la vie. Certes nous le recherchons, mais peut-être pas à n’importe quel prix. Dès lors, chacun peut être renvoyé à l’examen de sa propre échelle de valeur et de son propre système de priorités quel prix serais-je prête à payer pour mon bonheur ? Vaut-il que je lui sacrifie ma liberté, ma responsabilité ou autres choses ? Quand devient-il trop cher payé ? Je vous laisse sur cette réflexion. J’aimerais pour cette semaine soumettre à votre réflexion une expérience de pensée très célèbre parmi les philosophes, issue d’un ouvrage du philosophe américain contemporain Robert Nozick Anarchy, State, and Utopia[1]. Supposez qu’il existe une machine à expérience qui soit en mesure de vous faire vivre n’importe quelle expérience que vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la duperie pourraient stimuler votre cerveau de telle sorte que vous croiriez et sentiriez que vous êtes en train d’écrire un grand roman, de vous lier d’amitié, ou de lire un livre intéressant. Tout ce temps-là, vous seriez en train de flotter dans un réservoir, des électrodes fixées à votre crâne. Faudrait-il que vous branchiez cette machine à vie, établissant d’avance un programme des expériences de votre existence ? » On vous propose donc de vous brancher à une machine, capable de vous faire vivre votre vie idéale. Tout ce que vous pourriez vouloir vous sera procuré, le bonheur est à portée de main. L’inconvénient est que tout cela sera faux, mais vous n’en saurez rien et pouvez choisir de ne jamais rien en savoir. Vous brancheriez-vous ? L’expérience de pensée de Nozick, 25 ans avant Matrix[2], vise bien sûr à nous mettre face à un dilemme. Faut-il préférer le bonheur à la vérité, ou la vérité au bonheur ? Remarquez qu’il ne s’agit pas d’opposer vérité et plaisirs, mais bien vérité et bonheur. En effet, la machine de Nozick n’est pas qu’une machine à plaisirs. Si ma conception du bonheur est une succession sans fin de plaisirs assouvis, alors je programmerai la machine en ce sens et elle me donnera ce que je souhaite. Si ma conception est différente, si je dose subtilement revers et succès pour me faire mieux apprécier les seconds, que je me fournis un appétit d’ogre pour la vie, que je programme la réalisation d’une grande œuvre ou quoi que ce soit d’autre qui correspond très exactement à mon idée de bonheur, alors la machine le donnera également. Et même, on peut admettre pour pousser l’expérience de pensée, que je n’ai pas besoin de programmer la machine à l’avance et qu’elle est capable de s’adapter en cours de route, voire de prévenir mes désirs pour me fournir ma vie idéale. C’est donc bien entre une certitude de bonheur maximal et une vie imparfaite, franchement malheureuse peut-être, mais vraie » que je peux choisir. Je vous laisse réfléchir à la question et aux enjeux que vous y voyez, car le choix ne se résume évidemment pas à une alternative entre bonheur et vérité. Je vous retrouve la semaine prochaine pour vous proposer un topo des débats que cette expérience a provoqué chez les philosophes de métier. [1] Nozick, R., Anarchy, state, and Utopia, New-York Basic Book, 1974, et en français Anarchie, Etat et Utopie, trad. E. d’Auzac de Larmartine & Dauzat, Paris, PUF, 1988, pp. 65-67 – Une expérience de pensée similaire se trouve chez Hilary Putman dans Raison, Vérité et Histoire 1981 [2] Matrix La Matrice au Qc et N-B est un film de Lana Wachowski 1999, dans lequel tous les humains ou presque vivent dans la Matrice, sorte de super machine de Nozick ». Un personnage Néo se voit offrir un choix entre deux pilules avec la bleue, il retourne dans la Matrice faire de beaux rêves, avec la rouge il en sort et vit sa vraie » vie. Ce petit opus est la transcription d’une conférence donnée en 1999 souvent reprise et suivie par une période de questions du public, elles aussi retranscrites. Dans un premier temps, Comte-Sponville s’interroge sur les raisons pour lesquelles nous sommes si peu ou si difficilement heureux. C’est qu’il semble y avoir, dans le bonheur lui-même, une contradiction logique. Tout homme désire être heureux. Or, la nature du désir semble nous condamner au tragique le désir est manque si bien que tout désir comblé disparaît bientôt comme désir ; ce qu’on vient d’obtenir ne nous intéresse déjà plus, l’ennui point. Ce que je désirais, et qui devait faire mon bonheur, déçoit ; le bonheur lui-même que je désire, lorsque je l’atteins, m’ennuie. Le bonheur, coincé entre les oscillations du désir et de l’ennui, n’est donc que fugacement entraperçu et au final, perpétuellement manqué. Ne peut-on désirer ce qu’on a, et donc être heureux ? Oui, répond Compte-Sponville, mais alors il faut ramener le bonheur du côté de la joie et du plaisir. L’erreur, quand on définit le désir comme manque, c’est de l’assimiler à l’espérance. Espérer, selon Compte-Sponville, revient à désirer sans savoir on ignore l’issue de notre espérance, sans pouvoir on n’espère que ce qui ne dépend pas de nous et sans jouir la jouissance est sans cesse ajournée. Or, tout le désir n’est pas espérance. Il suffit donc d’écarter, dans notre désir de bonheur ou dans notre désir vers le bonheur, tout ce qui relève de l’espérance. Ceci distingué, il est évident – et même souhaitable – qu’on peut désirer ce qu’on sait, ce qu’on peut, ce qu’on a, bref, ce qui dépend de nous, et que nous pouvons nous en réjouir. C’est donc par là qu’il y a un bonheur possible en actes. Le bonheur désespéré, c’est donc un bonheur qui enracine son désir dans le présent en s’étant débarrassé du tragique de l’espérance. Atteindre la souveraine félicité »[1], chez Descartes, demande de chercher en nous-mêmes. Les âmes vulgaires » se fourvoient en attendant le bonheur de biens extérieurs. Certes, les honneurs, les richesses ou la santé sont des biens, et les posséder favorise le bonheur. L’homme gâté par le sort peut bien être heureux. Mais parce que ces biens ne dépendent pas de nous, ce n’est qu’un bonheur en sursis. Ayant peut-être moins qu’un autre été Lire la suite →
"A chacun sa vérité", tel est le titre d'une pièce du dramaturge italien Luigi Pirandello. Pour Pirandello, il n'y a pas une vérité, mais des vérités. Mais s'il en est ainsi, si la vérité au singulier est inaccessible ou inexistante, on ne voit pas très bien en quoi ce serait un devoir de la chercher. Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?Le mot "devoir" vient du latin debere du préfixe de et habere, "tenir quelque chose de quelqu'un, lui en être redevable", "être obligé". Le devoir est l'obligation morale considérée en elle-même. La notion de devoir évoque l'idée de contrainte et, par suite, le renoncement à la liberté. Le devoir se distingue de la nécessité qui s'impose à tous et ne laisse aucune alternative les besoins du corps ; l'obligation implique la volonté et la liberté de choix. Je dois chercher la vérité implique que je peux choisir de ne pas la chercher. Le devoir tend à se confondre avec l'obligation, bien que toute obligation ne soit pas un devoir moral. Le devoir, selon Kant, n'est que l'intention et la volonté de bien faire, l'exigence purement désintéressée, simplement motivée par le respect de la loi c'est essayer de découvrir par un effort de pensée la solution d'une difficulté, une idée... chercher la solution d'un problème, examiner, scruter, réfléchir. "Cherchez et vous trouverez." La Bible. Si on cherche la vérité, c'est qu'on ne la possède pas ou qu'on ne sait pas qu'on la nous interrogerons dans une première partie sur la notion de vérité, puis nous montrerons que tous les hommes ne cherchent pas la vérité, et enfin que la recherche de la vérité engage la dignité de l'homme et constitue un projet de recherche de la vérité est constitutif de la réflexion philosophique, et c'est par lui que, dès l'origine, celle-ci s'est définie dans la Grèce antique. Le mot "Philosophie" aurait été crée par Pythagore. Il signifie "amour de la sagesse" sophia, mais la sophia est en rapport avec "l'aléthéia" la vérité comme dévoilement de l’Être, du Logos. Pour les Présocratiques, ce n'est pas l'homme qui découvre la vérité, mais la vérité qui se révèle à Philosophie de Platon illustre la triple idée autour de laquelle se formule le projet de vérité la vérité existe et peut se révéler à l'homme ; la vérité ne réside pas dans un savoir étranger que l'on répéterait comme un perroquet ; connaître la vérité que l'on porte en soi passe par la "maïeutique" littéralement accouchement de l'esprit ; la vérité ne se confond pas avec l'opinion, elle est permanente et universelle. La vérité n'est pas une notion purement "intellectuelle", elle est en relation avec le Bien et avec le Beau. Le but de la vie, pour la plupart des penseurs grecs est le bonheur eudaïmon et le bonheur réside dans la pensée vraie, enracinée dans la vie bonne."L'allégorie de la caverne", exposée par Platon dans le Livre VII de La République met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière affirme que ces prisonniers nous ressemblent parce que nous sommes, nous aussi "prisonniers" ; prisonniers du monde sensible nous prenons ce que nous pouvons voir, entendre, sentir et toucher pour l'unique réalité et parce que nous sommes "enchaînés" à nos sommes également "prisonniers" de l'opinion la doxa, des idées toutes faites, des préjugés, de tout ce que nous avons appris sur le monde depuis notre enfance et que nous avons accepté sans prisonniers ne sont ni malheureux, ni révoltés parce qu'ils ne connaissent que le monde dans lequel ils vivent. Il ne leur vient pas à l'esprit qu'il existe un autre monde, plus lumineux, plus vaste, plus beau et plus un commentaire récent de La République de Platon, Alain Badiou nous propose une transposition du début de l'allégorie de la caverne Imaginez une gigantesque salle de cinéma. En avant l’écran, qui monte jusqu’au plafond, mais c’est si haut que tout ça se perd dans l’ombre, barre toute vision d’autre chose que de lui-même. La salle est comble. Les spectateurs sont, depuis qu’ils existent, emprisonnés sur leurs sièges, les yeux fixés sur l’écran, la tête tenue par des écouteurs rigides qui leur couvrent les oreilles…»L'illusion est le produit de l'imitation, de l'instinct grégaire, de l'éducation, du temps et de l'habitude. Les prisonniers ne renoncent pas facilement et la plupart, pas du tout à leurs illusions les ombres et les échos ; le prisonnier délivré souffre de regarder les objets la lumière lui blesse les yeux et il va jusqu'à regretter son ancienne existence ; lorsqu'il redescend dans la caverne, ses anciens compagnons de captivité se moquent de lui et songent même à le mettre à recherche de la vérité n'est pas un simple exercice intellectuel. C'est d'abord un double exercice spirituel qui consiste en la conversion radicale de notre faculté de penser et de notre mode de exercice demande à la fois de se dégager de l'opinion et de rechercher la satisfaction dans l'être plutôt que dans l'avoir. Au terme de cette aventure spirituelle, la vérité ne se reconnaît pas au seul moyen d'un critère, elle se montre dans son évidence. C'est dans cet esprit que Spinoza affirmait verum index sui », la vérité est à elle même son propre celui qui a contemplé les réalités d'en-haut, le philosophe, le mystique, l'artiste... qui assimile le monde visible à une prison. Une prison est un endroit obscur où règnent les ombres, un lieu de souffrance et d'expiation. Nous sommes "jetés" ici-bas dit Pascal, nous y faisons l'expérience physique et morale de la "limite"... Dans une lettre à son frère Théo, Vincent Van Gogh dit qu'il se sent dans une "prison étroite, très étroite".Le philosophe qui a contemplé l'Idée du Vrai et du Bien a pour mission de délivrer les autres hommes parce qu'il en va du salut de la Cité. Il peut le faire, comme Socrate en faisant prendre conscience aux hommes qu'ils sont dans l'illusion, que leur savoir est un faux savoir, en les incitant, à temps et à contre temps, à chercher la vérité et en donnant, jusque dans la mort, le témoignage d'une vie philosophique exemplaire, ou comme Platon, en écrivant l'allégorie de la caverne, en parlant des "choses d'en-haut" et en fondant l'Académie."Contemplare atque aliis contemplata tradere" contempler et transmettre aux autres ce que l'on a contemplé dira saint Thomas d'Aquin quelques siècles plus tard, à l'instar de Platon se livrer à la contemplation dans le cloître, mais aussi et surtout, transmettre aux autres dans le siècle ce qui a été ceux-là seuls qui se sont approchés du Feu peuvent en attiser la devoir ne se confond pas avec la nécessité. Nous ne sommes pas obligés de chercher la vérité. Nous pouvons même passer notre vie entière à chercher autre chose, y compris le mensonge et l' cette "liberté d'indifférence" n'est pas la véritable liberté. La vraie liberté, selon Descartes, consiste à nous déterminer en fonction de valeurs telles que la vérité et le nous avons le devoir de chercher la vérité, ce devoir ne nous est pas imposé de l'extérieur. Il ne peut reposer que sur notre libre consentement. La vérité ne réside pas dans une doctrine ; elle n'est la propriété de personne. Elle n'est pas "à toi" ou "à moi" disait Maurice Merleau-Ponty, mais "entre nous". Dans la théologie patristique héritée de la tradition juive, le texte saint est un "jeu symbolique" il ouvre au sens, car comme pour Socrate la clé de l'ouverture est le questionnement. "La gloire de Dieu, c'est de cacher les choses; La gloire des rois, c'est de sonder les choses." Salomon, Proverbes, Nous avons le devoir de chercher la vérité, comme nous avons le devoir de la laisser quand nous pensons l'avoir trouvée, de la trouver pour la chercher l'Histoire de l'Humanité, nous constatons que les hommes et les femmes qui ont vécu pour la vérité et le bien ont vécu une vie plus humaine ; quand nous pensons à un être humain pleinement réalisé, nous pensons à Socrate, à Epictète ou à Marc-Aurèle ; nous ne pensons pas à Crésus, à Calliclès ou à Néron. Nous pensons à Gandhi, à Abraham Heschel ou à Martin Luther nous avons le devoir de chercher la vérité et non simplement le savoir, c'est parce que nous avons le devoir de devenir des hommes "véritables" et si nous avons ce devoir, c'est que son humanité n'est pas donnée à l'homme, mais doit être conquise. "Et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et dans un corps." Arthur Rimbaud, dernière phrase d'Une saison en enfer
avons nous le devoir de chercher la verite